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Inès Broquaire

DÉGÉNÉRESCENSE

La France est un des plus gros consommateurs de cannabis en Europe. En 2018, on recense parmi les 16-34 ans 44,6 % de consommateurs. Pourtant l’heure est au silence. Il y a un manque de prévention malgré l’omniprésence des fumeurs dans tout milieu.

C’est en ignorant le problème qu’il prend racine

LSD, cannabis, MDMA, sont autant de mots qui divisent selon les schémas de pensée. Les yeux s’écarquillent, le rythme cardiaque accélère, la chaleur monte, des jeunes dévorés par l’envie à la vue de ces mots et ne jurent que par ça pour échapper au quotidien.

Sur la rive opposée c’est l’incompréhension, le rejet, le dégoût, mais surtout un profond silence. Le regard respire le jugement, mais aucun mot n’est posé. Pourtant ce silence est un point central à la dégénérescence des mœurs.

Et si on en parlait ?

Les jeunes sortent s’amuser. Ils célèbrent la vie dans un paradoxe qui les sort de leur quotidien en prenant des substances. La rupture est nécessaire pour se recharger, vivre, mais surtout survivre dans un monde dont ils ne se sentent pas appartenir. Ils s’échappent de leur corps « le temps d’un soir », après, retour à la normale. Cela s’est généralisé : à chaque soirée toutes sortes de substances se baladent, sont proposées, sans gêne, si ce n’est celle de refuser. C’est d’une banalité, en prendre est dans la norme, mais depuis quand cela est-il ancré dans les usages ? Comment est-il possible que cet usage soit pourtant si tabou dans notre communauté ?

Il est temps d’ouvrir la parole, de lever le silence et de tendre la main. La jeunesse se fane dans ses excès car personne n’est là pour la soutenir et l’aider. Il faut arrêter les préjugés pour stopper cette dégénérescence et l’acceptation par l’ignorance. La honte envahit les proches qui préfèrent ignorer le problème en se berçant d’illusions, plutôt que de se confronter à la réalité et agir.

Nous sommes tous différents, l’important est de ne pas de se cloîtrer et de s’ouvrir à la tolérance.

En parler ce n’est pas banaliser : c’est informer.

Il faut agir face à cette dégénérescence.

L’heure est à la parole.

L’heure est à l’action.