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Tom Guillemin Santos

Changeons nos critères de calcul. Pourquoi les pays se comparent entre eux par le biais de leurs puissance économiques ou militaires ? Ce sont pourtant deux choses qui ont été construites par l’homme. Il n’y a rien de naturel à cela. Ne serait-ce pas plus cohérent de se comparer pour des choses plus animales, plus vivantes ? Idéalement cesser de voir l’autre comme un rival mais simplement comme un être vivant aiderait. Mais si l’idée de se comparer entre nous est ancrée dans notre fonctionnement social et est donc indétrônable, alors faisons-le avec notre façon de vivre.

Imaginons un monde où la réussite sociale ne serait pas calculée, et donc perçue, par le biais du salaire ou du moins de la réussite financière. Si, dans ce monde hypothétique, le plus respecté n’est pas celui qui possède le plus mais celui qui est le plus épanoui, le plus heureux, la culture de la surconsommation serait par définition caduque. Rien que cela permettrait de reconsidérer l’essentiel, de questionner la futilité. Avec une consommation raisonnée, les objectifs de sobriété énergétique pourraient éventuellement être respectés. En bref, quand on sait qu’il faut 2700 litres d’eau pour faire un t-shirt, on se doute que les problèmes environnementaux qui découlent de notre façon de vivre actuelle pourraient être réglés, ou du moins ralentis.

En effet, nous nous confrontons aujourd’hui aux conséquences de notre mode de vie irrationnel. Nous cherchons une croissance infinie dans un monde aux ressources finies, comme le souligne Timothée Parrique dans son livre Ralentir ou périr, l’économie de la décroissance « la cause première du déraillement écologique n’est pas l’humanité mais bien le capitalisme, l’hégémonie économique sur tout le reste, et la poursuite effrénée de la croissance ». Nous savons depuis 1896 et la découverte du rapport entre l’augmentation du taux de CO2 et le réchauffement de l’atmosphère par Svante August que notre pollution entraîne des conséquences réelles sur le climat. Cependant, il faut attendre près d’un siècle pour que le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) voit le jour en 1988. L’ironie est loquace quand on sait que ce sont notamment les puissances du G7, les pays le plus polluants du monde, qui sont à l’origine de la création d’une telle organisation et que 25 ans plus tard l’inefficacité de ces pays reste criante dans leur lutte écologique.

On manque de conscience écologique. Une première piste de réflexion pour lutter contre ça peut être, comme le propose Baptiste Morizot, de se focaliser sur le vivant en lui donnant un rôle sérieux au sein des réflexions. De réellement le considérer. Malheureusement le monde est rempli de problématique qui touche les individus de manière plus direct que l’écologie. Les inégalités financières, les discriminations, les problèmes de santé... l’enjeu est de mettre en place un convergence des luttes. Que les soulèvements collectifs et révolutionnaires prônent une rupture du monde dans lequel on vit, que le capital économique ait moins d’importance que le bien-être général.

Proposer de revenir à une certaine ingénuité, pour que le petit plaisir de montrer ses dents par un sourire devienne la préoccupation principale de nos sociétés. Que les politiques se concentrent sur la félicité du peuple plus que sur ses capacités à être productif.